lui-là a besoin, avant tout, d’une transformation sociale qui lui assure la satisfaction de ses besoins primordiaux.
Mais tout s’enchaîne. Pour que cette transformation soit durable, il faut que la révolution qui l’accomplira soit assez consciente, pour ne froisser l’évolution de personne. Les affamés n’acquerront la possibilité de satisfaire leurs besoins qu’à condition que pourront également se satisfaire les besoins artistiques et intellectuels qui se font sentir chez nombre d’individus.
Borner la question sociale à une question de ventre et de bien-être matériel serait l’amoindrir, la vouer à une défaite certaine, car son but doit être certainement plus large et contenir bien d’autres aspirations.
Notre idéal est que l’individualité humaine s’épanouisse en toute son intégralité. Nous voulons bouleverser tout le vieil édifice social pour que les aptitudes de chaque être puissent se développer en toute leur plénitude.
Sans avoir besoin de tout apprendre, ce qui est matériellement impossible, sans avoir besoin de devenir de grands génies ni même de simples savants, il faut que nous apprenions à garder notre place, et laisser chacun à la sienne.
Bien souvent on a comparé la révolution sociale à une invasion de barbares venant infuser un sang nouveau et régénérateur au monde bourgeois anémié. Nous sommes, en effet, les barbares de son luxe inutile, de sa politesse raffinée, artificielle, basée sur le mensonge. Nous voulons détruire sur notre passage tout ce qui constitue une entrave à