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Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/57

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« Les uns comme les autres, » s’exclament-ils, « ne voulons-nous pas la liberté pour tous ? le bonheur pour tous ? La transformation du régime capitaliste et du mode de propriété ? Pourquoi, alors, ne pas nous unir pour renverser ce qui existe, en laissant à l’avenir le soin d’élucider ce que devra être l’organisation future ? »

Hé ! oui bonnes gens, si l’on s’en tient aux généralités, aux vagues affirmations, on trouvera, cela est certain, légère la différence qui sépare l’anarchiste du socialiste, et l’on peut s’étonner à bon droit de la haine que professent à l’égard les uns des autres ceux que semble réunir un idéal commun.

Tous, également, ils l’affirment du moins, veulent la liberté pour tous ! le bien-être pour tous ! le libre développement pour tous ! et un tas d’autres choses pour tous ! D’où vient donc que au lieu de se tendre la main lorsqu’ils se rencontrent, ils ont plutôt tendance à serrer les poings ?

C’est que, dès leur point de départ, une différence se dresse entre eux. Légère pour les uns, capitale pour celui qui analyse les faits et ne paie pas de mots.

D’accord pour constater les maux qu’engendre l’état social actuel, d’accord même pour en faire remonter la cause à l’organisation économique, où ils ne s’entendent plus, c’est, en dehors de la question d’organisation, sur les moyens de préparer la révolution.

Les socialistes, partisans de l’autorité, veulent s’emparer du pouvoir pour réaliser leur idéal et se lancent en plein dans la politique pour y réussir, les