Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’était le fond même de l’idée socialiste ; mais que de projets ! que de systèmes ! et combien dissemblables, pour réaliser cette société idéale !

Il y avait cependant un point sur lequel ils étaient tous d’accord : c’est que tout être vivant a droit à la satisfaction complète de ses besoins, du moment qu’il apporte sa part de productivité à la communauté.

Il avait également compris que tout ce qui était produit naturel ne devait pas être accaparé par des individualités, que tous avaient un droit égal à la quantité qui leur était nécessaire. Sauf la réglementation que la plupart croyaient nécessaire pour en assurer la juste répartition.

Pour ceux qui maintenaient la propriété individuelle du sol, cette propriété devait être assurée à tous, et était soumise pour cela à toutes sortes d’entraves pour que les uns ne réussissent pas à s’emparer des propriétés voisines et une révision périodique venait rétablir l’égalité pour tous.

Tous, ou presque tous, voulaient bien la liberté ; mais, n’ayant pas compris que la véritable liberté consiste à ne pas avoir de réglementations imposées ; ayant encore le préjugé de croire à la supériorité de certains êtres, à la méchanceté du plus grand nombre, ils s’ingénièrent tellement à vouloir réglementer cette liberté, que la plupart de leurs systèmes, s’ils eussent pu les appliquer, n’auraient été, avec amplification, que des formes nouvelles de tyrannie. Chez eux les intentions étaient meilleures que les moyens.

Et c’est ici que vont triompher, sans doute, les