Page:Grave - La Grande Famille.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

quelle tenue ? Vous ! qu’avez-vous fait de votre pompon ? Et vous ! est-ce la place de votre épaulette dans votre schako ? Vous êtes saouls comme deux cochons. Vous allez coucher à la salle de police. Demain vous aurez de mes nouvelles, saligauds que vous êtes !

— Mon…. mon… cap… capitaine, continua Quervan dans son jargon mi-français, mi-breton, nous…. nous n’avons pas bu ; nous n’avons pas… pas mérité de coucher à la boîte.

— Voulez-vous vous taire, nom de Dieu !

— Ça, capitaine, j’ suis pas saoul, j’… j’irai pas à la salle de police, j’… j’suis pas saoul.

— Sergent, vociféra Raillard, saisissant brutalement Quervan et le secouant, quatre hommes de garde pour conduire ces hommes à la boîte !

— Vous allez me lâcher, hein ! fit Quervan qui, surexcité par l’eau-de-vie, ne se rendant plus compte de ce qu’il disait, ni de ce qu’il faisait, se mit à donner des secousses pour se faire lâcher.

— Sergent ! réitéra Raillard, voulez-vous me faire empoigner ces hommes et vivement, tonnerre de Dieu !

— Ah ! mais, dis donc, espèce de chien de quartier, hurla à son tour Quervan, ayant tout à fait perdu la tête, tu ne veux pas me lâcher ? Tiens ! v’là pour toi.