Page:Grave - La Grande Famille.djvu/209

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et nous de rigoler, de trouver cela magnifique !

Oui, elle est belle l’armée ! elles sont propres les leçons que l’on y reçoit. Mais patience ! par la loi des vingt-huit jours et le volontariat d’un an que l’on vient de mettre en pratique, j’espère que la bourgeoisie s’en mordra les doigts ; car sans s’en apercevoir, elle a introduit dans l’armée, un bel élément de désorganisation.

Ils auront beau faire : des hommes qui ne viennent ici que pour vingt-huit jours, surtout ceux qui n’ont jamais servi, ne pourront se plier à une discipline sévère et, s’ils sont intercalés avec l’active, les accrocs qu’ils feront au règlement, permettront à d’autres accrocs de passer…. et, certainement, la discipline s’en relâchera.

Quant au volontariat, il aura pour effet de faire passer quelques bourgeois dans l’engrenage ; malgré les ménagements dont ils bénéficieront, il leur en cuira, et ce qu’ils verront les dégoûtera du métier. On finira peut-être par savoir dans le public quelles abominations recouvre ce palladium de la Patrie : le Drapeau !

— Hé bien ! mon vieux cochon, fit Loiry en s’esclaffant, sais-tu que tu prêches bien, ce que t’as le filet bien coupé, mince ! elle n’a pas volé ses cinq sous, celle qui te l’a coupé ! Il faudra te mettre orateur quand tu seras de retour chez toi.