Page:Grave - La Grande Famille.djvu/239

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Des insultes ; des rebuffades, pffft ! on en reçoit tant, que l’une fait oublier l’autre ; et, ma foi, on finit par s’y faire si bien, qu’elles ne vous chatouillent plus l’épiderme.

Ah ! je ne dis pas, quand c’est par trop fort, sur le moment, si on avait la facilité !… mais après quelques jours, on oublie… autant en emporte le vent !

Caragut ne répliqua rien, mais, malgré lui, il caressait cette idée de se procurer des cartouches à balle. Il essaya de s’intéresser aux mouvements qu’on leur faisait exécuter pour essayer de chasser cette idée, mais, tout en tirant, il s’assurait du nombre de cartouches qui restaient dans sa cartouchière.

Malgré ses efforts, l’idée s’incrustait dans son cerveau, obsédante, et, finalement, sans bien se rendre compte de son action, il prit deux cartouches non brûlées qu’il fourra dans sa poche.

Cependant le corps assaillant avait fini par prendre l’avantage ; les bataillons de Brest délogés du plateau, durent battre en retraite. La poursuite à travers champs, le long des routes et des chemins, recommença de plus belle, jusqu’à ce que les manœuvres ayant ramené les combattants à proximité de la route de Brest à Pontanezen, l’ordre de cesser le feu fut donné. Après une halte de quelques mi-