Page:Grave - La Grande Famille.djvu/254

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sont des phrases. Il y a une chose certaine, c’est qu’il faut se mettre en état de défense, au cas où un voisin mauvais coucheur voudrait nous chercher chicane.

— Ça, mon cher, c’est le prétexte que prennent les gouvernants pour nous forcer à être soldats ; c’est, bien souvent encore, sous le prétexte de se défendre qu’ils attaquent les premiers. Une fois que l’on a en mains la possibilité de s’agrandir aux dépens de ses voisins, c’est rare si la main ne vous démange pas à en essayer.

Moi aussi, je suis pour que l’on se défende lorsque l’on vous attaque, mais je voudrais pouvoir le faire à ma guise, et ne pas être l’instrument de ma propre servitude ; en haine d’un danger que les précautions prises pour le conjurer ne font qu’envenimer, je ne voudrais pas être le propre artisan de mon asservissement.

— Mais pour ça, fit Picot, il faudrait une entente de toutes les puissances, qu’elles acceptent toutes de désarmer. Mais il est bien évident qu’aucun pays ne voudra commencer le premier ; ce serait se mettre à la merci des voisins qui n’en feraient pas autant. :

— Et comme les gouvernements, fit Caragut, ont besoin de leurs armées, pour se défendre à l’intérieur autant qu’à l’extérieur, sinon plus, il est