Page:Grave - La Grande Famille.djvu/343

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les punitions infligées, on le craignait : personne n’osait lui répondre ; aussi, tous jubilaient de le voir rembarré.

De son côté, Balan qui n’avait jamais trouvé personne pour lui tenir tête, était furieux ; d’autant plus furieux qu’il se sentait la risée de la chambrée. Les ricanements étouffés qu’on entendait de tous les côtés le mettaient hors de lui.

Caragut, lui aussi, perdait la tête. Toutes ses rancunes, toutes ses haines, remuées par la colère, remontaient à la surface, et il les exprimait malgré lui.

— Vous n’avez pas besoin de tant gueuler. Je ne veux pas y aller, et je n’irai pas. Vous faites votre malin pour deux méchantes sardines sur vos manches, vous n’avez pas chié l’obélisque pour cela.

Balan, convulsé par la fureur, s’approcha du lit de Caragut, et voulut l’empoigner.

— Ne me touchez pas, fit ce dernier, il pourrait vous en cuire !

Mais Balan l’avait pris par l’épaule.

— Je vous ordonne d’aller chercher de l’eau, vociféra-t-il, essayant de le jeter à bas du lit.

— Et moi, je vous ordonne de me laisser tranquille, ou ça va se gâter !

— Vous refusez d’obéir, vociféra Balan, continuant de secouer sa victime, eh bien, je vais vous