Page:Grave - La Grande Famille.djvu/57

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


III


Depuis dix heures qu’il était sorti de la caserne, le bataillon de Pontanezen, sous les ordres du commandant Rousset arpentait la route de Lesneven.

La 28e compagnie était d’avant-garde.

Soit qu’on lui eût mal indiqué sa route, soit qu’il n’eût pas su lire sa carte, le capitaine Raillard avait engagé ses hommes dans un lacis de chemins creux, ne sachant lequel prendre, lorsqu’on vint le prévenir que le gros du bataillon venait de le dépasser sur la grand’route.

Il fallut que la compagnie courût au pas gymnastique, pendant près d’une demi-heure, pour reprendre sa place à la tête de la colonne.

— Bon Dieu ! que cette course m’a foutu soif ! fit Caragut, quand on eut repris le pas accéléré, j’ai