Page:Grave - La Grande Famille.djvu/82

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Pourtant, tout a une fin. Il y avait un peu plus d’une demi-heure que la colonne était en route, depuis la dernière halte, lorsqu’on vit arriver, débusquant sur les derrières du bataillon, le colonel qui alla ranger son cheval à côté de celui du commandant, donnant en passant l’ordre au capitaine de la 37e de remettre sa compagnie au pas accéléré.

Ce colonel, nommé Loët, était originaire de Lambezellec, commune des environs de Brest, il y était possesseur de grandes propriétés et apparenté aux meilleures familles. C’était un homme de quarante ans, très jeune, par conséquent, pour son grade, avancement qu’expliquait sans doute sa situation de fortune et ses relations.

Grand et fort, d’une belle prestance, c’était le type du parfait militaire. Sûr par ses relations d’arriver rapidement au généralat, il ne harcelait pas trop ses hommes, se contentant de demander juste ce qu’il fallait pour présenter à l’inspection un régiment passable, et éviter des reproches de négligence, cherchant plutôt à se rendre populaire parmi ses hommes, et ne craignant pas, à l’occasion, de sermonner les officiers.

Aux gestes de leurs officiers supérieurs, les soldats qui venaient derrière comprirent bientôt qu’une discussion s’était engagée. Le colonel avait