Page:Grave - La Société future.djvu/12

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trave. Mais, jusqu’à ce résultat obtenu, cette révolution est de toute heure, de tous les instants, en tous les lieux. C’est le combat journalier de l’avenir contre le passé, du futur contre l’immobilisme, de la justice contre l’iniquité. Elle est commencée avec le premier acte d’indépendance de l’initiative individuelle, on ne sait quand elle finira. — Elle ne comporte, momentanément, pas de lendemain.

D’autre part : Société au lendemain de la Révolution, semblerait impliquer une transformation complète, immédiate, une société venant, en un tour de main, se substituer de toutes pièces, à la société actuelle. Et c’est là le grand reproche que nous font les évolutionistes, en nous accusant de ne pas tenir compte des lois naturelles qui font que les choses ne progressent que graduellement et lentement.

Nous devons donc éviter ce qui pourrait prêter matière à confusion, car nous savons que la société que nous rêvons ne surgira pas spontanément, comme à un coup de baguette ; qu’elle ne pourra, au contraire, s’établir que progressivement, sous les efforts des générations qui sauront arracher à leurs maîtres soit une concession, soit une victoire qui leur permettra de se passer de leur assentiment.


Les révolutions politiques qui se contentent de renverser les hommes au pouvoir et de leur en substituer de nouveaux, se bornant à changer les noms des rouages abhorrés, tout en en conservant le fonctionnement, ces révolutions peuvent accomplir, plus ou moins rapidement, leur œuvre, mais une fois leurs résultats acquis, elles s’immobilisent. Lorsque ceux qui l’ont faite — ou fait faire, le plus souvent — ont