Page:Grave - La Société future.djvu/130

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’une partie, en d’autres, encore, il pourra se faire qu’ils ne veuillent rien accepter des idées nouvelles.

Ce sera bien l’affaire des privilégiés qui se réfugieront dans ces localités réfractaires, y concentreront leurs ressources, quittes même, à y faire quelques concessions, pour, de là, faire la guerre aux groupements autonomes qui se seront formés sous l’influence des idées nouvelles, et en essaieront la réalisation. Tous les embarras qu’ils pourront soulever, toutes les entraves qu’ils pourront susciter, nous pourrons nous en rapporter à eux. Pour le mal ils sont ingénieux.

Entre l’idée nouvelle et la vieille société, la lutte sera implacable, sans trêve ni relâche, nous en avons vu une partie des péripéties, ce qui précède est une autre explication de la durée que nous prévoyons.


Étant donnée cette situation, il est évident qu’à travers cette période de lutte, il sera indispensable que s’organise la production et les relations pour les échanges, d’une façon assez sérieuse pour que les révoltés n’aient pas à regretter l’ancien ordre de choses. Cela s’impose, et en cela les collectivistes ont raison, car si les vivres venaient à manquer, et que le nouvel ordre de choses donnât aux individus moins de satisfaction que la société bourgeoise, ce ne serait, d’abord, pas la peine de changer, et, ensuite, la désaffection qui s’en suivrait, serait, pour longtemps, le triomphe du régime bourgeois. Mais, où les collectivistes ont tort, c’est lorsqu’ils prétendent avoir seuls la formule, et être les seuls capables d’organiser la société future. Et, où leur outrecuidance dépasse les bornes, c’est lorsqu’ils affirment qu’il leur suffira de se hisser au pouvoir, pour décréter cette organisation, comme le Fiat lux ! du