Page:Grave - La Société future.djvu/147

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D’autres contradicteurs nous objectent les mauvais sentiments de l’homme : comment fera-t-on pour empêcher les attentats contre les personnes ? ceux qui voudraient s’accaparer les meilleures places, ou s’installer là où ils gêneraient la collectivité, et autres objections semblables que leur inspirent les effets de la société actuelle ?

Certes, nous ne voulons pas prétendre que les individus, de par le seul fait de la révolution, seront devenus, du jour au lendemain, de petits anges qui n’auront plus qu’un désir : se faire des amabilités et se sacrifier les uns pour les autres. Il serait temps de sortir de cette légende et ne pas nous faire dire ce que nous n’avons jamais pensé.

Nous disons que, sauf de très rares exceptions, même les natures les plus perverses, personne ne fait le mal pour le plaisir de faire du mal. Nous affirmons et démontrons que la société actuelle, par son organisation antagonique des intérêts, engendre elle-même les divisions qui la ruinent et que c’est elle qui pousse les individus à se nuire.

Malgré toutes les raisons et les causes de mal faire que leur fournit la société, malgré le profit qu’ils pourraient y trouver à les accomplir, beaucoup d’individus y sont réfractaires, ceux qui se livrent à leurs mauvais penchants, ne sont que la minorité, et la plupart du temps ils y sont encore poussés par le milieu, les circonstances, l’éducation, toutes causes découlant de la mauvaise organisation sociale.

Or, si la mauvaise organisation sociale est la cause génératrice des crimes, ceux-ci doivent disparaître avec elle. La société actuelle ne s’attaquant qu’aux effets, puisqu’elle-même est la cause, les voit