Page:Grave - La Société future.djvu/171

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aucune façon, comparables à une monarchie ni à tout autre gouvernement autoritaire et centralisé. » (J.-J. Lanessan, le Transformisme, p. 183.)

Et plus loin :

«… Autonomie et solidarité, ces deux mots résument les conditions d’existence des cellules de tout organisme pluricellulaire ; autonomie et solidarité, telle serait la base d’une société qui aurait été construite sur le modèle des êtres vivants ». (Le même, p. 196.)

À tous les points de vue, nous dit-on, l’évolution s’opère toujours par le passage d’une forme incohérente à une forme mieux coordonnée. Mais, nous anarchistes, n’avons jamais dit autre chose ; nous avons toujours reconnu que, en laissant à l’autonomie individuelle la faculté de se manifester, il pourrait se produire dès le début de ses premières manifestations, des incorrections manquant absolument de logique apparente, mais, étant donnés les maux dont nous souffrons de l’autoritarisme actuel, il est préférable de passer par cet état diffus, de subir quelques inconvénients dont ceux qui en seront les auteurs souffriront tous les premiers et plus que les autres, que d’avoir recours encore une fois à l’autorité qui n’en est plus à faire ses preuves en fait de gâchis.

Laissons les individus libres de se rechercher, laissons les idées se faire jour, et nous verrons en très peu de temps, tous les tâtonnements, toutes les hésitations, toutes les erreurs se corriger par leurs propres inconvénients, et faire place à l’entente et au fonctionnement harmonique de toutes nos facultés.