Page:Grave - La Société future.djvu/193

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facilite à l’individu la possibilité d’appliquer le temps gagné à l’acquisition de connaissances nouvelles. Produit de l’effort social et des générations passées, s’il peut être utile à la communauté, il a besoin d’elle pour évoluer.

Supposons un nouveau Pygmalion qui trouverait le moyen d’animer le bloc de marbre auquel il aurait donné forme humaine : en lui donnant la vie, l’artiste n’arriverait qu’à produire une belle brute, incapable de s’adapter aux conditions de notre existence, il ne pourrait, arrivât-il à lui faire un cerveau, lui mettre cet héritage de connaissances et d’instincts que nous tenons de la longue série de nos ancêtres.

Si nous pouvons nous assimiler une partie des connaissances de notre temps, c’est que nous avons, derrière nous, un nombre incalculable de générations qui ont lutté et appris, et nous ont légué leurs acquisitions. Le cerveau le plus puissant, s’il n’était lui-même le produit d’une évolution, serait incapable de s’assimiler la moindre partie de ces connaissances, n’arriverait même pas à comprendre pourquoi deux et deux font quatre, cela n’aurait aucun sens pour lui. Tout cela prouve que, dans les rapports de l’individu et de la société, il se dégage une loi de réciprocité et de solidarité, mais où n’ont rien à voir les questions de « doit » et « avoir. »


Et puis il serait bon d’en finir avec cette intelligence et ce génie tant prônés par certains docteurs qui ne leur attribuent tant de privilèges que parce qu’ils se classent eux-mêmes dans cette élite qu’ils flagornent.

Parce que ces messieurs ont pu faire quelques voya-