Page:Grave - La Société future.djvu/214

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tique devra s’adapter à d’autres conceptions individuelles. Que chacun se fasse un idéal de société, en cherchant à le propager autour de lui, ces projets se corrigeront l’un par l’autre, au jour de la mise en pratique ils arriveront déjà discutés et améliorés, quittes à se fondre et à s’amalgamer, en prenant à chacun ce qu’il y a de bon, en éliminant ce qui serait trop personnel.


Selon certains adversaires, l’anarchie serait le retour à l’état sauvage, la mort de toute société. Rien de plus faux. L’association seule peut permettre à l’homme d’employer l’outillage mécanique que la science et l’industrie mettent à son service ; ce n’est qu’en associant leurs efforts que les individus augmenteront leur bien-être et leur autonomie, nous n’avons donc pas besoin des cris d’oies effarouchées, des thuriféraires bourgeois pour reconnaître l’utilité de l’état d’association.

Mais cet état doit servir au bien-être de chaque individu, et non d’une classe, cet état doit être dû à la participation volontaire de chacun et non être imposé sous une forme abstraite qui en fait une sorte de divinité dans laquelle doivent s’anéantir ceux qui la composent.


Pour ne pas tomber dans les mêmes fautes et venir se heurter aux mêmes obstacles, où sont venus sombrer tous les systèmes sociaux conçus jusqu’à ce jour, il faut nous garder de croire que tous les hommes sont fondus dans le même moule, que ce qui peut s’accorder avec le tempérament de l’un, satisfera, indifféremment les sentiments de tous. Et cela aussi bien