Page:Grave - La Société future.djvu/216

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a d’idées en présence. — Fractions qui, la contradiction les ayant rendues ennemies, perdent de vue, l’ennemi commun, pour se faire la guerre entre elles.

Les individus se groupant selon leurs idées communes, s’habitueront à agir et à penser d’eux-mêmes sans autorité parmi eux, sans cette discipline qui consiste à annihiler les efforts d’un groupe ou d’individus isolés, parce que les autres sont d’un avis différent.

Il en ressortirait encore cet autre avantage, c’est qu’une révolution faite sur cette base ne pourrait être qu’anarchiste, car les individus ayant appris à se mouvoir, sans contrainte aucune, n’auraient pas la sottise d’aller se donner des chefs au lendemain de la victoire, quand ils auraient su l’organiser sans eux.


Pour certains socialistes, l’idéal serait de grouper les travailleurs en un parti qui n’aurait d’autre initiative que celle qui lui viendrait d’un centre directeur, composé des futurs dirigeants. Au jour de la révolution, les hommes de ce centre directeur seraient portés au pouvoir, formant ainsi le nouveau gouvernement qui décréterait les nouvelles mesures et institutions qui devraient régir le nouvel état de choses.

Les collectivistes prétendent ainsi que le nouveau pouvoir décréterait la prise de possession de l’outillage et de la propriété ; organiserait la production, réglementerait la consommation et supprimerait, cela va sans dire, ceux qui ne seraient pas de son avis.

Nous avons vu que c’était un rêve. Des décrets de prise de possession arrivant après la lutte, seraient illusoires ; ce n’est pas par des décrets que peut s’accomplir la prise de possession de la richesse sociale.