Page:Grave - La Société future.djvu/226

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Dans les stades primitifs de l’humanité, on dut se préoccuper fort peu de la théorie de la valeur. Les débuts du commerce durent être plus modestes. Un individu avait besoin d’un objet, il devait l’emprunter au camarade qui pouvait en disposer, quitte à lui rendre un autre service plus tard, sans s’occuper s’il recevait ou donnait plus ou moins. Ce ne dut être que plus tard, l’esprit d’appropriation s’étant fait jour, peut-être aussi parce que le possesseur éprouvant lui-même une forte passion pour l’objet désiré, ne consentait à le céder que contre un autre objet, éveillant chez lui une tentation plus forte à posséder cet objet différent. On en vint à échanger objet contre objet, et à désirer quelque chose en retour de ce que l’on donnait.

En fin de compte, on en vint à éprouver le besoin de fixer aux objets une valeur déterminée, afin de régulariser les transactions, de faciliter les échanges. Certains objets furent désignés comme étalon de la tarification des choses échangeables. C’est ainsi que la compagnie de la baie d’Hudson, demande tant de peaux de castors pour un fusil, une hache, etc., et qu’il faut tant d’autres peaux de qualité inférieure, pour une peau de castor.

Dans certaines régions de l’Afrique, un esclave vaut tant de mètres de cotonnade, tant de colliers de perles ou de cauris, ailleurs, c’est la vache, la dent d’éléphant, en d’autres, même, c’est la femme qui servent de valeur d’échange. Les économistes affirment que ce fut un grand progrès quand on eut trouvé une mesure de la valeur. — Puisqu’on ne trouva pas mieux, évidemment, cela fut un progrès sur ce qui existait auparavant, mais quand l’outil devait être perfectionné,