Page:Grave - La Société future.djvu/239

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

se sont donc raccrochés, faute de mieux à cette mesure de la valeur : l’heure de travail ! Seulement, il y a des travaux qui demandent une dépense plus considérable de forces ; il y a des travaux plus répugnants, plus dangereux, comment se tirer de cet écueil ?

Les uns veulent classer ces travaux en corvées sociales, que chacun serait appelé à faire à tour de rôle, on créerait un tour de service qui, probablement comporterait des exceptions, cela va sans dire du moment qu’ils seront organisés par une autorité. Les autres trouvent plus pratique de majorer le prix des heures fournies par le personnel de ces travaux. En tous cas, voilà déjà de belles causes de division et de chicanes parmi les sociétés.

Mais, il y a plus. Dans tout travail, il y a plusieurs facteurs : force musculaire et adresse, travail cérébral à divers degrés de complexité, raisonnement, mémoire, comparaison, simplification ou perfection du travail, que sais-je encore, n’en voilà-t-il pas assez pour compliquer la question et rendre le travail des répartiteurs diablement ardu sinon impossible ?

Sur quelle base établir une valeur d’échange qui donne à chacun le « produit intégral » de son travail, et empêche toute réclamation ? Quel est le dynamomètre qui pourra, constamment, être adapté aux nerfs de l’individu pour enregistrer les forces dépensées et leur application, qui pourra enregistrer ses opérations cérébrales ?

Cette valeur d’échange ne pouvant se constituer que d’une façon tout approximative, selon un travail et un temps donné, on sera donc forcé d’adopter, à l’amiable, une moyenne, entre tous les genres de travaux ? Qui établira cette moyenne ? — Les commis-