Page:Grave - La Société future.djvu/245

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rations futures, en prenant à sa charge l’éducation de l’enfance, et pouvant ainsi, à volonté, lancer l’humanité dans la voie du progrès par une éducation large et sans bornes, ou bien en arrêter le développement par une éducation étroite et rétrograde. On recule effrayé devant une telle autorité, disposant de si puissants moyens d’action.

C’est comme le capitalisme. Il est parvenu à créer un ordre de choses qui lui aide à soutenir ses intérêts de classe, mais chaque membre de cette classe a des intérêts particuliers qui le mettent en antagonisme avec les membres de sa caste et font que le travailleur en profite pour en arracher un avantage. Une révolution collectiviste aurait pour effet d’accélérer la fusion de nos deux ennemis : le Capital et l’Autorité !


Nous nous plaignons que la société actuelle nous arrête dans notre marche en avant, nous nous révoltons de ce qu’elle comprime nos aspirations sous le joug de son autorité ! Que serait-ce donc dans une société où rien ne pourrait se produire, s’il ne portait l’estampille de l’État représenté par les commissions de statistique ?

Dans une société semblable toutes les bonnes volontés seraient annihilées, toutes les initiatives seraient brisées. Aucune idée nouvelle ne pourrait voir le jour, si elle ne parvenait à se faire reconnaître d’utilité publique ; or, comme toute idée nouvelle est forcée de lutter contre les idées ayant cours, ce serait l’étouffement systématique, l’écrasement complet pour toute idée neuve. Elle serait morte avant d’avoir vu le jour.

Ainsi, pour ne prendre qu’un exemple, l’imprimerie qui, jusqu’à ce jour, a été un des plus puissants