Page:Grave - La Société future.djvu/256

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courant intellectuel ? — Ils sont revenus, pour la plupart[1], à peine à la hauteur des radicaux qu’ils laissaient fort loin, derrière eux, avant les événements. Nous ne voulons pas chercher où ils se trouvent aujourd’hui.

Non, tant que l’on voudra établir un mode unique d’organisation, on créera par là une barrière contre l’avenir ; barrière qui ne pourra disparaître que par le fait d’une révolution de la génération suivante.

Que ceux qui se croient supérieurs à la masse entière, se proclament ses directeurs, et réclament des institutions pour pouvoir exercer leur « protectorat », ils sont dans leur rôle. Quant à nous, qui voulons l’égalité et la liberté vraies, sans restrictions, qui pensons qu’un homme en vaut un autre, quelles que soient leurs différences d’aptitudes, convaincus, même que ces différences ne sont qu’un gage de plus du bon fonctionnement d’une société harmonique, ce n’est pas une dictature de classe que nous voulons, mais la disparition complète, absolue, de toutes les inégalités et privilèges qui les constituent.


  1. Nous parlons ici, bien entendu, des sincères et non des décrocheurs de timbales, dont l’ambition les fait se ranger toujours du côté où il y a à glaner, et ensuite cracher sur leurs anciens coreligionnaires.