Page:Grave - La Société future.djvu/272

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de s’organiser comme il l’entendrait, dans la division de travail qui se serait opérée au préalable, chacun établirait ses préférences de façon que l’entente pût se faire pour que chacun puisse se mettre à l’œuvre sur son tronçon sans être gêné et sans gêner les autres.

Mais les partisans de l’autorité, non convaincus, nous diront : « Cela est bien, mais supposez deux groupes, voulant faire le même travail, sur le même terrain, aucun ne voulant céder à l’autre. Ce sera donc la guerre entre eux ? »

Si ce cas pouvait se présenter, répondrons-nous, aux partisans de l’autorité, c’est que, au lieu de progresser, l’homme retournerait en arrière. Nous cherchons à édifier une société pour des êtres dont les facultés morales et intellectuelles vont se développant, et non pour des dégénérés qui retournent aux sources de leur origine. En ce cas nous n’avons rien à y voir, c’est bien le milieu qui convient à l’autorité. Ils seront dignes l’un de l’autre.


On voit aujourd’hui se monter des sociétés de toute sorte : chemins de fer, canaux, ponts, commerce, industrie, assurances, secours mutuels[1], etc. tout est la proie de fortes associations qui se montent en vue d’exploiter telle ou telle branche de l’activité humaine. Si nous descendons dans le détail des plus petites choses, innombrables sont les petites associations que nous trouverons qui se sont formées, en vue de procurer un avantage matériel à leurs co-

  1. Pour les associations volontaires, voir l’article de Kropotkine : L’Inévitable Anarchie dans la Société Nouvelle, no de janvier 95.