Page:Grave - La Société future.djvu/329

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Les défenseurs de l’autorité ne manquent pas d’objections. Battus d’un côté, ils se retournent d’un autre : « Vous prétendez », disent-ils « que les individus sauront se grouper pour produire ce dont ils auront besoin ; mais, s’il n’y a personne pour s’occuper spécialement d’enregistrer les objets demandés, nombrer ceux en magasins, avertir de ceux qui manqueront, on produira à tort et à travers, il y aura encombrement pour des uns, et disette pour d’autres ; ce sera un gâchis où personne ne pourra se reconnaître. »

Aujourd’hui, alors qu’aucun intérêt personnel ne les pousse, les statisticiens ne manquent pas ; chaque branche de connaissance a ses calculateurs qui tiennent registre des faits qui se produisent, des actes qui s’accomplissent, des produits qui se créent, de ceux qui disparaissent. Le goût de chiffrer, de compter, de mesurer, est un travail attrayant pour bien des hommes, ils auront toute liberté pour donner carrière à leur passion. À eux de nous renseigner sur l’équilibre des produits et de la consommation.

Et la poste, le télégraphe, le téléphone, est-ce que leur développement ne les mettra pas à la portée de tous ? Ceux qui resteront isolés, c’est qu’ils le voudront bien, libre à eux, mais les moyens de se renseigner ne manqueront à personne.

Du reste, le mode de groupement que nous indiquons, est, croyons-nous, la meilleure réponse à faire à ces craintes. Un groupe d’individus qui se donneraient pour mission de nous renseigner ou de nous avertir des nécessités de telle opération, peuvent nous être fort utiles, sans être dangereux. Tout autrement, il en serait d’un groupement qui détiendrait sa mission d’un mode quelconque de délégation. Nul besoin