Page:Grave - La Société future.djvu/360

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monde. Les habitants d’une localité, loin de considérer les arrivants comme des concurrents qui viennent leur enlever la place à l’atelier, ne verront en eux, que des compagnons qui leur apportent le concours de leur force et de leurs aptitudes.

Et dans ceux qui s’occuperont des soins à donner à l’enfance, plus de mercenaires rechignant sur le travail. Ceux et celles qui se livreront à l’éducation des enfants, le feront par goût, par affinité. Le sentiment qui les aura portés à s’occuper de l’enfant, sera la meilleure garantie que l’on puisse désirer pour le bien-être du bambino. Ils s’ingénieront à inventer toutes sortes de prévenances et de raffinements pour distraire les enfants livrés à leurs soin et aider à leur développement.


Quant à ceux qui objectent que des parents bornés pourraient rétrécir le cerveau de leur progéniture, vicier ses premières impressions en lui inculquant les préjugés dont ils sont remplis, la crainte n’est pas sérieuse.

Qui n’a pas de préjugés aujourd’hui ? Qui n’a pas dans le cerveau quelque idée faussée par l’éducation ? Et, pourtant, y en a-t-il un seul qui ne se croit pas plus éclairé que ses voisins ? Où est la méthode pour reconnaître positivement que telle conception spéculative vaut mieux que telle autre ? que tel cerveau est moins sujet à erreur ? Chacun juge selon son appréciation et croit être dans le vrai ; et la science elle-même nous démontre que, à part certaines vérités, en bien petit nombre, hélas ! qui sont nettement définies, positivement reconnues immuables, tout autour de nous est sujet à varier, à se transformer. Que ce