Page:Grave - La Société future.djvu/362

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savaient pas lire, et étaient heureux de souffrir dans cette vie pour mériter le paradis dans l’autre.

Lorsque les individus auront toutes les conditions requises pour leur assurer un intégral développement physique et moral, ils ne voudront pas se faire obscurantistes en faisant de leur progéniture des ignorants ; surtout lorsque l’acquisition du savoir leur sera un gage de supériorité dans l’acquisition des conditions de bonheur à se créer.


Centraliser l’enseignement, serait arrêter net le développement intégral de l’enfant. Ce serait l’étouffer inconsciemment que de lui appliquer un régime arbitraire. Il est nécessaire pour le libre développement de l’humanité, que l’éducation enfantine soit laissée à l’initiative individuelle.

Chacun de nous vient au monde avec des aptitudes diverses ; ces aptitudes ne se développent qu’autant que nous trouvons de facilités à les exercer. Ces facilités on ne peut les trouver que sous le régime libertaire le plus complet. Nous ne voulons pas d’un régime qui « indiquerait » aux individus leur voie, nous voulons qu’eux-mêmes soient libres de la choisir. Et quelle que serait la latitude qu’un régime autoritaire prétendrait théoriquement laisser à l’enfant, il n’aboutirait en pratique, qu’à la compression et à dévier leurs aptitudes.

Ceux qui s’adonneront à l’éducation de l’enfance, ne devront pas venir avec un programme établi d’avance. Ils devront étudier le caractère de leurs pupilles, noter les aptitudes qui se feront jour pour en favoriser les tendances, en les mettant à même de les essayer dans cette voie. Leur rôle consistera à provo-