Page:Grave - La Société future.djvu/381

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fonctions, mais nous ne pensons pas que leur nombre ait diminué. C’est qu’ici, malgré le code, malgré l’opinion, il intervient un autre facteur. C’est l’organisation sociale et le régime de l’appropriation individuelle, sur lequel elle repose qui engendre le vol. Ce dernier est le produit du régime capitaliste, il ne disparaîtra qu’avec son progénitcur.

Par contre, pour celui qui aurait la patience de fouiller le recueil de lois et ordonnances, il y aurait de véritables trouvailles à faire parmi les lois tombées en désuétude, parce que les mœurs se sont transformées, en dépit de la loi, et en lui imposant silence.


Les premières lois écrites qu’étaient-elles, elles-mêmes, sinon la reconnaissance et la codification des mœurs et coutumes ? Encore avant la révolution il y avait, en France, le droit féodal et le droit coutumier. Ce dernier dérivant des usages et coutumes, et chaque province, pour beaucoup de cas, était régie d’après ses propres coutumes.

Ce fut la première affirmation de la bourgeoisie de s’emparer des prérogatives du Parlement, de s’arroger le pouvoir législatif, et d’édicter des lois et décrets, selon son bon plaisir, ne s’inspirant que de ses intérêts de classe, sans plus s’occuper des mœurs et coutumes des populations « justiciées ». Puis vint le boucher Bonaparte qui reprit l’œuvre de la Convention, en faisant amalgamer, avec quelques aphorismes de la loi romaine, ce qui, dans les lois édictées antérieurement à lui, pouvait flatter son autocratie, et voilà pourquoi, nous sommes gouvernés par des morts, quoique chaque génération de vivants ne se soit pas fait faute d’apporter ses restrictions au lieu