Page:Grave - La Société future.djvu/396

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pour embrasser toutes les connaissances humaines. Quelle que soit l’estime que nous professions pour les savants, nous sommes forces de reconnaître que les plus grandes iniquités sociales les laissent, pour la plupart indifférents, quand, pour mériter les faveurs des maîtres, ils ne se servent pas de leurs connaissances, pour essayer d’en justifier les turpitudes.

Il suffit, également, de suivre leurs discussions, pour comprendre que nombre d’entre eux, qui se sont adonnés à telle ou telle étude, telle ou telle branche du savoir humain, ne tardent pas à s’en faire un « dada » qu’ils enfourchent à tous propos et hors propos, en font le moteur de toutes choses, ne voyant dans les autres sciences que des accessoires à leur étude spéciale, sinon inutiles, tout au moins de fort peu d’importance.

Non, non, la science est une belle chose, mais à condition qu’elle se renfermera dans son rôle : constater les phénomènes qui s’accomplissent, en étudier les effets, en rechercher les causes, en formuler les données, mais que chacun reste libre de s’en assimiler les découvertes, selon ses aptitudes et son degré de développement.


D’ailleurs, ne serait-il pas présomptueux de vouloir tout régir « scientifiquement », alors que tant de points d’interrogation se dressent devant le savant avide de connaître ? N’est-ce pas, précisément, parce que l’on a toujours voulu réglementer cette association des intérêts faisant agir les individus, que l’on est arrivé à produire ce monstre informe qui s’appelle la « société » d’aujourd’hui ?

Certains — nous l’avons vu — ont voulu prétendre