Page:Grave - La Société future.djvu/410

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Allez ! bavez tant qu’il vous plaira, ce ne sont ni vos injures, ni vos calomnies qui arrêteront la marche de l’humanité. Oui, tout homme a des appétits. Eh bien ! après ? — Il ne s’agit que de s’entendre sur la portée de ce mot. — Oui, nous voulons une société où chacun pourra satisfaire à ses besoins physiques et intellectuels, dans toute leur intégralité ; oui, nous rêvons une société où toutes les jouissances du corps et de l’esprit ne seraient plus accaparées par une minorité privilégiée, mais seront à la libre disposition de tous. Oui, nous sommes des hommes et nous avons les appétits de l’homme ! nous n’avons pas à nous cacher de notre nature.

Mais nous avons, aussi, une telle soif de justice et de liberté que nous voudrions une société exempte de juges, de gouvernants et de tous les parasites qui constituent le monstrueux organisme social dont est affligée l’humanité depuis son histoire.

Quant au reproche de ne pas avoir d’idéal, les déclarations que les anarchistes ont faites en toutes les occasions qui leur ont été offertes dans leurs journaux, brochures, réunions, devant les tribunaux, partout où ils ont pu parler au public, suffisent à prouver la fausseté de ces allégations.

Dans le cours de ce travail, nous avons essayé de dégager notre idéal, de démontrer preuves à l’appui, que l’initiative et l’autonomie, dans une société normalement constituée, doivent être les seuls moteurs de l’activité humaine. Nous avons vu que toutes les institutions actuelles ne sont faites que pour la défense des intérêts particuliers d’une classe, pour la protéger contre les réclamations de ceux qu’elle a