Page:Grave - La Société future.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

que leur poids empêche de marcher et que demain la création d’un nouveau canon, ou d’un nouveau système de torpilles rendra inutiles, si tous leurs calculs, toutes leurs équations, toutes leurs facultés inventrices étaient tournées à trouver des formules pour augmenter la puissance productive de l’homme, des instruments nouveaux de production, ne serait-ce pas mieux que d’employer celles déjà existantes à ces travaux de Pénélope où le travail de demain détruira celui de la veille. Que de projets on pourrait réaliser ainsi qui, aujourd’hui, ne nous semblent encore que des rêves !

L’action de chercher, calculer, étant, chez l’inventeur un besoin incoercible, dans la société que nous voulons, où ne se ferait plus sentir le besoin d’armées si puissantes, toutes ces dépenses de forces seraient, forcément, tournées vers la découverte de forces utiles, et ces découvertes seraient à l’avantage de tous puisque, la spéculation étant détruite, elle ne pourrait plus s’en emparer et les transformer en moyens d’exploitation au profit d’une minorité, au détriment du plus grand nombre, ainsi que cela se passe actuellement, où l’on voit les découvertes les plus utiles n’apporter qu’un surcroît de charges et de misères aux producteurs pendant qu’elles décuplent les capitaux des oisifs.

Est-il bien utile enfin, de continuer à s’entre-déchirer d’individu à individu, de nation à nation, de race à race, la terre n’est-elle pas assez vaste pour nourrir tout le monde, fournir à tous nos besoins ? — Certains bourgeois le nient. Que vaut leur assertion ?


« Il n’y a pas assez de vivres pour que chaque in-