Page:Grave - La Société future.djvu/70

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On avait renversé les bastilles, on avait démoli — croyait-on — les lois du bon plaisir, les entraves qui retenaient les individus dans chacune de leurs manifestations étaient à bas, on avait confisqué les biens de la noblesse et du clergé, ces biens devaient être restitués à la nation, cette espérance avec la croyance que la liberté la plus complète allait enfin luire pour tous, c’en était plus qu’il ne fallait pour mettre le feu au ventre d’individus qui, la veille, n’avaient pas même l’entière propriété de leur corps, et les rendre invincibles !

Et pourtant, cela aurait été encore insuffisant, s’ils n’avaient eu affaire à des armées mercenaires qui étaient loin de se battre avec leur enthousiasme, et dont tout le respect de la discipline devait peser bien peu sous l’impétuosité d’un pareil entrain.

Cela, sans doute, aurait été insuffisant encore si, dans les nations, au nom desquelles on les combattait, ils n’avaient trouvé des sympathies qui luttaient pour eux et paralysaient les efforts de ceux qui les combattaient. Le nouvel ordre d’idées avait pour ennemis tous les privilégiés, mais il avait pour lui tous les déshérités qui réclamaient leur affranchissement et l’attendaient des hommes nouveaux qui surgissaient comme des sauveurs.

Voilà le secret de la force de la Révolution, voilà où nous devons tourner nos espérances et nos efforts !


La Révolution ne peut être le fait d’un seul peuple, elle ne pourra se cantonner en un seul lieu. Si elle veut vaincre, il faut qu’elle soit internationale. Les travailleurs d’un pays n’arriveront à se débarrasser de leurs exploiteurs qu’à condition que leurs