Page:Grave - La Société future.djvu/94

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Si des groupes avaient réussi à se former en différents lieux et à entrer en relations les uns avec les autres, ils auraient pu embrasser, en grande partie les différents modes d’activité des individus, ce qui leur aurait permis d’élargir leur champ d’action. Dans la quantité des adhérents, il s’en serait trouvé qui auraient pu apporter des matières premières que l’on n’aurait plus eu besoin d’acheter, d’autres des denrées et objets de consommation. Un premier noyau d’individus aurait pu y trouver de l’occupation et des moyens d’existence sans plus avoir besoin de louer leur force d’activité à des exploiteurs. Le groupement aurait pu ainsi commencer à se soustraire, pour une foule de choses, aux fourches caudines du capital.

Il n’aurait pu, cela est évident, s’en affranchir complètement ; tant que la société actuelle existera, il sera impossible aux individus d’échapper complètement à son action. Il y a le sol, les mines, les moyens de transports qui sont accaparés par le capital, dont on ne peut se passer, et que l’on ne peut reconstituer à côté, mais que de choses on aurait pu faire dans le petit rayon d’action que l’on aurait pu établir, quels bouleversements cela aurait pu apporter, si par la suite des temps, les travailleurs avaient pu échapper en partie à l’exploitation du commerce et de l’industrialisme capitaliste.

Une organisation semblable qui arriverait à se développer dans la société actuelle, en préparerait la ruine. Tôt ou tard, la bourgeoisie prendrait des mesures contre elle pour en arrêter l’extension. Dans le cas présent, elle n’a pas attendu si tard, mais à une tentative étouffée, dix peuvent renaître et l’évolution se poursuit toujours, malgré les mesures de réaction.