Page:Grave - La Société future.djvu/99

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auparavant, il lui aurait fallu plusieurs années d’apprentissage avant d’être capable de produire un spécimen des objets qui vont sortir par centaines sous les engrenages de l’ouvrier de fer.


Cette facilité de s’adapter à un métier pourrait être profitable, sans doute, à l’ouvrier, en lui permettant de trouver du travail dans un autre métier, lorsqu’il n’y en a pas dans le sien. Mais là encore, l’organisation capitaliste a su faire tourner l’avantage à son profit.

Quelle que fût la rapacité des capitalistes, avant que l’outillage mécanique eût envahi l’industrie, il y avait des considérations dont ils étaient bien forcés de tenir compte dans une certaine mesure, le moins qu’ils pouvaient certainement, mais il y avait des limites qu’il ne pouvaient dépasser, et quand ils avaient un personnel habile, exercé, intelligent, ils étaient forcés de faire certains sacrifices pour le conserver.

Aujourd’hui, plus besoin de tout cela, pourvu qu’ils aient un ou deux hommes, connaissant la façon de procéder de la maison et capables de dégauchir un nouveau personnel, cela leur est suffisant. Le reste n’est qu’un vulgaire troupeau que l’on embauche quand on en a besoin, que l’on jette sur le pavé lorsqu’on n’a plus de quoi les occuper.

De plus, cette facilité à remplacer son personnel, a rendu les capitalistes bien plus exigeants et plus arrogants. Autrefois un ouvrier, qui avait conscience de sa valeur, pouvait se permettre d’envoyer promener monsieur son patron lorsque celui-ci se permettait de venir l’em…bêter hors de propos. Aujourd’hui, il ne suffit plus d’être un abatteur de besogne, de