d’ouvrir un pays neuf aux véreuses opérations financières de quelques louches tripoteurs ; c’est pour assurer le champ libre à ces écumeurs de la haute banque que l’on dépense, en armements, l’argent arraché par l’impôt aux travailleurs ; c’est pour réaliser de « menus profits » dans les places que l’on créera dans les pays conquis que l’on ouvre, à coups de canon, ces débouchés nouveaux qui permettent à la bourgeoisie d’écouler tous ses fruits secs, que l’on stérilise toute une robuste jeunesse, que l’on envoie une foule des jeunes gens périr sous un climat meurtrier ou se faire massacrer par des gens qui, après tout, sont chez eux et défendent ce qui leur appartient.
Guerres à « menus profits », ces expéditions au Sénégal, au Tonkin, au Congo, à Madagascar, entreprises toujours au nom de la civilisation qui n’a rien à voir dans ces expéditions, qui sont un brigandage pur et simple. On exalte le patriotisme chez soi et l’on fusille, on décapite, sous le nom de brigands ou de pirates, ceux qui ne sont coupables que d’avoir défendu le sol sur lequel ils vivent, ou de s’être révoltés contre ceux qui se sont établis en maîtres chez eux pour les exploiter et les asservir.
Mais nous aurons à revenir sur cette question, dans le chapitre spécial sur la colonisation : bornons-nous, pour l’instant, au patriotisme des dirigeants. Les derniers événements l’ont mis à nu dans toute