gorie, en les aidant à bien analyser leurs propres sentiments. En mettant à nu les vraies causes de la misère, les moyens de les détruire. Montrant à tous la route à suivre et le but à atteindre ; expliquant pourquoi avaient avorté les révolutions passées.
C’est cette étroite relation avec le sentiment intime des individus qui explique leur rapide extension, qui fait leur force et les rend incompressibles. Les fureurs gouvernementales, les mesures oppressives, la rage des ambitieux déçus peuvent s’acharner contre elles et leurs propagateurs : aujourd’hui la trouée est faite ; on ne les empêchera plus de faire leur chemin, de devenir l’idéal des déshérités, les moteurs de leurs tentatives d’émancipation.
La société capitaliste est si mesquine, si étroite ; les aspirations larges s’y trouvent tellement comprimées ; elle annihile tant de bonnes volontés, tant d’aspirations, froissant et meurtrissant plus ou moins tant d’individualités qui ne peuvent se plier à son étroitesse de vues que, parvînt-elle à étouffer momentanément la voix des anarchistes actuels, son oppression en susciterait de nouveaux tout aussi implacables.