procès-verbal, je l’engageai à aller chez le commissaire du quartier pour réclamer ce qui avait été pris.
Le commissaire n’était au courant de rien, et l’engagea à écrire au Procureur de la République. Ce que je fis aussitôt. Sans recevoir aucune réponse, naturellement.
Mais comme je ne voulais pas laisser passer, sans protester, cette spoliation, dans la Révolte de la semaine suivante, en tête du numéro, sous le titre : Avis aux Collectionneurs, je publiai que, si jamais venaient en vente des autographes de Mirbeau, Barrès, Reibrach, et beaucoup d’autres, qui m’étaient adressés, ils ne pourraient provenir que du vol dont j’avais été victime.
Plus tard, lorsqu’il fut avec moi, aux Temps Nouveaux, Delesalle m’avisa un jour que, sur un catalogue d’une vente Charavay, il avait vu qu’elle comportait une lettre de Ravachol adressée à mon nom. Mais la vente avait eu lieu déjà.
J’écrivis à Charavay pour lui demander de qui il tenait cette lettre. À qui l’avait-il achetée ? Bien entendu, M. Charavay ne se rappelait pas la lettre, ni, par conséquent, de qui il la tenait.
La répression continuait. On arrêtait à tort et à travers. Les journaux révolutionnaires étaient poursuivis et aussitôt condamnés. Ce qui ne les empêchait pas de trouver autant de gérants qu’ils en avaient besoin.
Les lois sur la presse n’étant pas assez draconiennes, on augmenta les pénalités pour la plupart des cas. Mais ce fut un cautère sur une jambe de bois. La propagande révolutionnaire continuait de plus belle. Tous les jours il y avait quelque attentat plus ou moins sérieux, quelque acte de révolte. Non seulement en France, mais partout.
Conciergerie, en train d’interroger Ravachol. Nous allons à la Conciergerie, Atthalin en était parti. Retour à son cabinet, mais notre homme refusa de nous recevoir.
Nous allons au bureau de poste, en face le Palais. Là, j’expédiai un pneumatique à Ravachol, lui conseillant de demander Laborie comme défenseur. Ravachol me répondit qu’il avait déjà choisi Me Lagasse.
Ce fut cette lettre qui fut saisie.