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XVII

LA LUTTE POUR L’EXISTENCE


En feuilletant la collection du journal, je vois que les années 8 et 9 (1903-04) furent particulièrement difficiles. C’est souvent que l’on y voit annoncer la suppression du supplément.

Il fallait faire quelque chose pour sortir de l’impasse ! Faire des économies ? Impossible… Elles étaient déjà poussées à l’extrême limite. Je pensai à donner 8 pages de texte au lieu de 4, plus les 8 pages du supplément. Augmenter les frais alors que, jusque-là on n’avait eu que du déficit, c’était imiter Gribouille, Mais cela avait déjà réussi. Pourquoi ne réussirait-on pas encore ?

Avec plus de texte, plus de variété, on devait attirer de nouveaux lecteurs. J’annonçai la chose afin d’y intéresser ces derniers.

D’autre part, le n° 13 de la 10e année portait un nouveau titre dessiné par Roubille qui, ainsi que d’autres camarades, avait dessiné des vignettes de rubriques.

En examinant les numéros aujourd’hui, je ne crois pas que le journal ait beaucoup gagné à l’innovation. Cependant, si j’avais été compris par les dessinateurs, les rubriques auraient pu fournir un grand choix de dessins satiriques. Roubille et quelques-uns s’y essayèrent, mais il aurait fallu que cela se renouvelât plus souvent. Je ne pouvais pas être tout le temps à importuner les artistes.

L’idée des vignettes devait amener celle de donner des dessins sur l’actualité. On pouvait compter sur la bonne volonté de certains dont la réputation n’était plus à faire : Stenlein, Willette, Roubille, Iribe, Grandjean, Luce, Signac, Couturier, Delaw, Delannoy, Van Dongen, Lebasque, Jossot,