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Page:Grave - Le Mouvement libertaire sous la IIIe République.djvu/251

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comme faux monnayeur, la police ayant saisi au Libertaire un attirail de faux monnayeur déposé à l’insu de Matha qui affirmait être victime d’une machination policière.

Je dois dire que, malgré les difficultés pécuniaires, j’avais procédé à l’édition de Guerre-Militarisme, de Patriotisme-Colonisation, de trois séries du Coin des Enfants, de Terre Libre, d’un album des dessins parus dans le journal, des tirages à part des gravures de Guerre-Militarisme et Patriotisme-Colonisation, ainsi que de nombreuses cartes postales, et terminé l’édition de nos lithographies.

Tout cela ne se vendait pas « comme du bon pain », mais s’écoulait petit à petit, aidant à la publication du journal.

La tombola avait produit 9 300 francs, à un franc le billet. Elle comportait près de 900 lots. Les billets non sortis étaient remboursables avec des lithos et des volumes de notre fond.

Mais ce ne fut qu’une bouchée. J’avais fait faire un petit affichage. Nous avions des déficits de 200 à 300 francs par mois. Et nous n’avions pas attendu le tirage de la tombola pour anticiper sur les recettes. La situation restait tout aussi difficile.

Desplanques m’ayant dit que, sentant qu’il était une charge pour le journal, il préférait se retirer, tout en continuant sa collaboration, je résolus de ne paraître que tous les quinze jours et de faire la besogne tout seul.

J’annonçai ma résolution dans le N° 51 de la quatorzième année (avril 1909), et la 15e année débuta avec l’apparition bimensuelle.

Cela marcha assez bien, 18 mois environ. La vente s’était légèrement, très légèrement améliorée. Nous avions une économie de 40 fr. par semaine. — Ces 40 francs représentaient les « fabuleux » appointements de ceux qui étaient au journal — nous économisions le déficit d’un numéro sur deux. On ne faisait tout de même pas les frais, mais le déficit n’était plus une entrave. Ça pouvait aller.

Ouï, mais… il existait un camarade plein d’idées nouvelles qui, appliquées, devaient donner un nouvel essor à la propagande. De fait, il en avait, de temps à autre,