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Page:Grave - Le Mouvement libertaire sous la IIIe République.djvu/297

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S’il veut durer, le groupe doit avoir un but à accomplir. Ce ne sont que les groupes déjà existants au moment de la révolution qui en assureront le triomphe, en étant capables de se substituer aux organisations capitalistes qu’il s’agit de détruire. Ces formes de groupement ne manquent pas. Il ne s’agit que de les rendre conscientes du rôle qu’elles auront à jouer. (Défense Sociale, Résistance aux abus de toutes sortes, Ligue de consommateurs, Groupes d’Échanges, Coopératives de production et de Consommation, etc.).

Provisoirement, le Bulletin de Guérin servira de lien entre ceux qui pensent que quelque chose doit être fait pour reprendre sérieusement la propagande.

Ce programme, comme on le voit, ne concernait pas seulement la réapparition du journal. Il visait à organiser une propagande suivie et raisonnée.

Au lieu de cela, le numéro du Bulletin qui suivit celui qui avait publié ce programme en partie, annonçait, dans une petite note que, dans une réunion organisée par Pierrot et Guérin, il avait été décidé que les Temps Nouveaux reparaîtrait sous forme de revue, et qu’on avait procédé au choix d’un comité de rédaction.

C’était le contre-pied absolu du programme qu’ils avaient accepté sans objection. Tellement bien accepté, que, d’eux-mêmes, ils avaient porté à 8 000 fr. le fonds que je demandais de 5 000 seulement.

Je m’empressai de protester contre cette hâte et ce mépris des conditions acceptées. Nous échangeâmes plusieurs lettres. Je n’ai pas gardé copie de toutes les miennes, mais j’en retrouve une qui, à mon avis, résume bien la situation ; sa longueur seule m’oblige à ne pas l’insérer.

J’expliquais que, tôt ou tard, la place d’un journal manquant serait prise et — peut-être pas pour le bien de la Propagande. Que, risquer une faillite serait néfaste, qu’il fallait ne partir que lorsque le chiffre des adhésions permettrait d’espérer de pouvoir tenir. Et combien d’autres raisons !