Page:Grave - Le Mouvement libertaire sous la IIIe République.djvu/310

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Parmi les originaux qui vinrent tâter de l’anarchie, il convient de citer Zo d’Axa. Son véritable nom, je l’ai oublié. C’était, paraît-il, le fils d’un des hauts fonctionnaires de la compagnie d’Orléans.

Ce fut dans les milieux littéraires de Montmartre qu’il fit son apparition, et commença à se faire remarquer dans quelques petits cénacles où il annonça son intention de publier un journal.

Zo d’Axa ne voulait pas ressembler à tout le monde. Témoin le nom de guerre qu’il avait choisi. Il le montrait également par la coupe de ses vêtements qui lui donnaient l’air d’un mousquetaire. Sur la fin, ils tournaient à l’allure monastique.

Au sujet du journal à paraître, il était perplexe, — ce fut Ritzerfeld, qui fréquentait ces milieux, qui me l’apprit. — Serait-il royaliste ou anarchiste ? Grave problème. Il fallait épater les gens ! d’Axa penchait pour le royalisme. Et ça cadrait avec son caractère. Par tempérament c’était un aristocrate. Son entourage finit par le décider pour l’anarchie. Mais, pour avoir plus d’allure, son journal s’appellerait L’Endehors.

Il était bien fait et fournit une carrière de près de trois ans, Des jeunes littérateurs, dont quelques-uns sans grand souffle, s’y essayèrent à l’anarchie. Mais il y eut de très bons articles.

Dans le premier numéro, d’Axa avait pris près de la moitié de la première page pour y proclamer les aphorismes suivants :

Les Intensifs
Zo d’Axa
  Les phases
Superbe ! commencer l’œuvre
c’est la passion
l’on croit
Pénible ! la continuer
c’est le travail
on doute
Habile ! l’achever
c’est l’art
on ment