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Page:Grave - Le Mouvement libertaire sous la IIIe République.djvu/317

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Si notre journal, sous divers noms, ne fut contrôlé que par un très petit nombre, le but de ce petit groupe fut de faire œuvre collective de propagande aussi large que possible, acceptant toutes les bonnes volontés qui venaient franchement, excluant toute idée de chapelle ou de coterie.

Y avons-nous réussi ? À ceux qui suivirent notre propagande, à ceux qui se donneront la peine de relire les 33 années qui, sous trois titres différents, représentent le même journal, je laisse le soin de répondre.

Que ces exposés aient manqué de « décorum », c’est possible. Mais, faisant œuvre de propagande, j’ai toujours considéré que ceux qui approuvaient cette propagande, qui la trouvaient bonne, devaient la soutenir. Ce qui manque de décorum, ce n’est pas de faire appel à ces concours, mais d’être forcé de rappeler à ceux qui se réclament de certaines idées, que toute foi qui n’agit pas ne vaut pas grand chose.

En tous cas, ces appels furent toujours impersonnels. Adressés seulement à ceux qui approuvaient notre ligne de conduite, je n’ai jamais importuné personne, sauf ceux qui m’y avaient autorisé, soit en promettant une souscription définie, soit en me permettant d’aller les trouver en cas de besoin extrême. Et je n’ai jamais usé de la permission que lorsque je me voyais acculé à la suppression d’un numéro, ou si je ne trouvais pas la somme nécessaire pour payer une vieille dette.

Si ces appels furent nombreux, c’est, surtout parce que les camarades qui recevaient le journal pour le vendre ne se pressaient pas de régler. Parmi les abonnés aussi, il y en avait trop qui oubliaient de renouveler. Et, parmi ceux qui nous approuvaient chaudement, il s’en trouvait trop qui étaient plus généreux en louanges qu’en monnaie, ou en toute autre aide effective.

Cela me rappelle un journaliste se disant avec nous, gagnant largement sa vie et auquel j’avais fait cadeau d’une des rares collections de « La Révolte » qui me res-