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Naturellement, pas de réponse. Et, comme c’était tout indiqué, j’eus recours à la presse.

Dans ma lettre j’expliquais que, arrêté pour « pillage en bande armée », c’était moi qui me trouvais pillé.

Le moyen continuait à me réussir. Nouvel appel chez le commissaire, pour me dire cette fois que le parquet de Lyon m’avisait qu’il tenait à ma disposition les objets qui m’avaient été pris.

Faire le voyage de Lyon était onéreux. Heureusement, le camarade Lemoine qui avait organisé, là-bas, le groupe qui se chargeait de venir en aide aux camarades emprisonnés, voulut bien se charger d’aller chercher mon bien.

Peu de temps après, les camarades m’invitaient à me rendre à Lyon pour mettre en ordre les documents qu’ils avaient collectionnés pour le volume qu’ils se proposaient d’éditer : Le Procès de Lyon.

Vérifier le contenu de la caisse qui m’avait été rendue fut une de mes premières besognes arrivé à Lyon. Inutile de dire que tous ceux par les mains de qui elle avait passé, y avaient largement puisé et monté leur bibliothèque à bon marché.

Mais qu’y faire ! Il n’existait pas de procès-verbal ni d’inventaire. Je devais m’estimer heureux de rentrer en possession de ce que l’on avait bien voulu me rendre. Le revolver m’était rendu. Il devait être pris et repris encore plus d’une fois.

En lisant les fiches policières qui y étaient attachées, je pus constater que, en allant de Paris par Châlon jusqu’à Lyon, les motifs de mon arrestation avaient subi diverses variations.

Arrêté à Paris pour avoir fait partie de bandes armées à Montceau, sans avoir bougé de Paris — à Lyon, je n’étais plus accusé que d’« excitations à la haine des citoyens les uns contre les autres ». Or, comme les camarades qui avaient été envoyés devant le tribunal correctionnel de Lyon y étaient traduits pour « affiliation à une société non