Page:Gregh - La Beauté de vivre.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




AMOUR




Ta bouche a la saveur humide d’un fruit mûr,
Et le parfum qui sort de tes lèvres est pur
Comme un vent du matin qui passe sur des roses
Ta chair résume en soi le mystère des choses,
Ta chair fleurit, frissonne et vibre, ondoie et luit :
Ton corps universel et profond mêle en lui
A la couleur d’un lys les formes d’une lyre,
Et toute la douceur sourit dans ton sourire !
Viens ! c’est le monde entier dont tu m’enivreras,
Femme, ô femme, infini qui tiens dans mes doux bras !


Avril 1898.