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EN FLORIDE

ces résidences sont au milieu d’orangeries et de fleurs de jardin, dont les parfums suaves et délicieux embaument l’atmosphère.

Nous quittions Jacksonville, le 13, à une heure de l’après-midi, sur le bateau à vapeur George M. Bird, en route pour Orange City, 200 milles à peu près en amont de la rivière Saint-Jean. Durant la plus grande partie de la journée, le thermomètre se tint au chiffre de 76. Grâce à la courtoisie de M. Orr, représentant, à Jacksonville, MM. Leve et Alden, agents des voyageurs, on mit à notre disposition la cabine n° 8, la plus grande et la plus confortable du bateau. Disons ici, en passant, que nous avions acheté nos billets de passage, à Québec, de M. Harris, l’agent bienveillant de MM. Leve et Alden, et que ce monsieur eut la complaisance d’écrire au bureau de Jacksonville pour nous recommander particulièrement aux agents de cette ville, qui nous ont rendu ce voyage, dans leur district, tout à fait agréable, ce dont nous leur sommes très reconnaissants. Le bateau portait une grande cargaison formée, en partie, de foin pressé venant de l’État du Maine. Le foin et l’avoine pour les chevaux de trait et pour les mulets de la Floride, viennent entièrement du Nord, vu que l’herbe du Sud, d’une nature rude et sauvage, ne forme pas un aliment assez nutritif pour les bêtes de somme.

Nous étions une vingtaine de passagers de cham-