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EN RACONTANT

En hiver, on fait la chasse aux différents animaux à fourrure qui peuplent l’île où on les prend généralement au piège ; les produits de cette chasse sont assez considérables pour quelques-uns des habitants.

Ainsi les peaux de renards argentés ou noirs se vendent de trente à cent piastres chacune.

Quant aux bêtes à cornes, elles ne peuvent s’acclimater sur la plus grande partie de l’île, pour une raison que l’on ne connaît pas encore parfaitement ; elles y vivent rarement plus de dix-huit mois après leur arrivée. On suppose qu’il y a quelque espèce d’herbe ou arbuste qui leur est fatal.

Il y a, cependant, un endroit de l’île qui fait exception : c’est la baie Ellis, rendue célèbre par les exploits légendaires d’Olivier Gamache, à qui les populations d’alentour attribuaient un pouvoir surnaturel. J’ai vu là de magnifiques bêtes à cornes élevées par le capitaine Setter, le propriétaire actuel de la baie. Mais il faut remarquer que cette partie de l’île est à l’état de culture depuis nombre d’années, et que, probablement, par suite, cette plante funeste a été détruite. Maître Gamache lui-même, il y a de cela quarante à cinquante ans, y cultivait quelques arpents de terre, et élevait des animaux, tout en s’occupant de chasse et de pêche.

Cependant, les chevaux et les cochons trouvent à se sustenter dans n’importe quelle partie de l’île.