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EN RACONTANT

Le plus ancien phare de l’île, celui de la Pointe Sud-Ouest, a été érigé en 1831. C’est une tour circulaire d’une hauteur de cent pieds, et dont un éclat de lumière, à chaque minute d’intervalle, rejaillit sur les points les plus dangereux des environs. Depuis, différents signaux ont été établis sur les endroits les plus à craindre, et çà et là il y a des dépôts de provisions, pour venir en aide aux marins et aux passagers en naufrage.

Le gouvernement ne peut pas faire disparaître les récifs dangereux ni les courants douteux, mais il a placé des phares, des canons de brume et de puissants sifflets de brume à vapeur sur les points les plus exposés. Durant les temps de brouillards, les lumières brillantes et le son retentissant de ces canons et des sifflets avertissent le navire en danger de changer sa course, et de prendre la bonne voie. Et quand un malheureux vaisseau donne sur ces côtes, et que les hommes de l’équipage, à moitié noyés et souvent demi-vêtus, atteignent le rivage, ils n’ont qu’à suivre la grève dans n’importe quelle direction où ils ne tarderont pas à voir des planchettes clouées aux arbres qui les guideront sûrement.

En maintes directions on voit de ces planchettes avec une main peinte dessus, le doigt tourné vers la route qu’il faut suivre, et indiquant, à chaque étape, la distance à parcourir pour arriver au pre-