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EN RACONTANT

homme d’une grande taille, au teint bruni, d’une quarantaine d’années, revêtu d’un habit de toile, portant un chapeau de toile goudronné, et chaussé de souliers en peau de loup-marin.

Notre guide, qui le connaissait, l’appela par son nom, et j’appris par là que c’était justement ce pauvre Jones chez qui nous devions nous rendre. Lorsque nous le rencontrâmes, il se dirigeait du côté de la baie, pour tâcher de découvrir quelque chose pour empêcher sa famille de mourir de faim.

Sa démarche semblait indécise, son regard morne et abattu, et son apparence souffreteuse dénotait un homme en proie aux privations et à la misère. Je m’approchai et lui donnai la main, qu’il toucha en homme bien élévé, et répondit d’une manière intelligente et courtoise aux questions banales que je lui adressai.

Je le priai de revenir sur ses pas, vu que je désirais visiter son établissement, ne voulant lui laisser savoir, pas plus qu’à notre guide, la nature de ma mission.

« C’est une bien triste demeure à visiter, me dit-il ; la pêche m’a fait défaut depuis plusieurs années, et je suis réduit à la pauvreté. »

Il me donna à entendre que je devais connaître assez le Labrador pour savoir que la pêche était le seul moyen d’y trouver sa subsistance. Il ajouta qu’il avait été jadis dans une position qui lui per-