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LES PÊCHEURS DU LABRADOR

la découverte du Nouveau-Monde, des pêcheurs basques, danois, irlandais et norvégiens se rendaient dans ces parages, et y faisaient des captures considérables.

On dit même que lorsque Jacques Cartier découvrit le fleuve St-Laurent, il fut tout étonné de rencontrer un vaisseau de La Rochelle, dans les environs de l’ancien port de Brest, aujourd’hui Bonne Espérance. Dès le milieu de l’hiver les banquises flottantes qui s’étendent à l’est de Terreneuve, et partant, dans le golfe à l’est de Betsiamis, sont couvertes de ces mammifères qui y déposent leurs petits. Au bout de deux ou trois semaines, ces derniers sont fort gras et pèsent alors de 40 à 50 livres, tandis qu’à leur naissance ils pèsent de 15 à 20 livres.

Par une sage prévoyance de la nature, les mères qui ont transmis toute leur graisse à leurs petits, les abandonnent au commencement de mars pour reprendre la mer vers le même temps que les steamers de Terreneuve peuvent entreprendre cette chasse. Ces steamers s’engagent alors dans les glaces et jetteront l’ancre près d’une banquise couverte de jeunes loups-marins.

Ceux-ci, étendus sur les glaces, ne semblent pas avoir conscience du danger qui les menace, car ils y restent immobiles. Les pêcheurs, armés de bâ-