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LES PÊCHEURS DU LABRADOR

où il se prend une grande quantité de saumons. Le sol, le long de la rivière St. Augustin, est cultivable, et peut être d’un grand secours aux pêcheurs ; le climat y est aussi moins rigoureux que sur les bords de la mer.

En général, le climat est très rigoureux sur la côte du Labrador, c’est-à-dire depuis Wapitugan jusqu’à Blanc-Sablon, à cause, sans doute, des glaces venant du Nord, qui séjournent dans les eaux qui baignent la côte une grande partie de l’été.

Du havre de Cumberland, nous fîmes voile vers l’île du Grand Mécatina, où nous jetâmes l’ancre. Le poste de Mécatina date du temps de la colonie française, et, par conséquent, est un des plus anciens de toute la côte.

C’était mon intention de me rendre jusqu’à la Tabatière, située à six milles du Grand Mécatina, exploitée autrefois par un riche négociant de Québec ; j’en fus empêché par un gros vent qui rendait ce voyage périlleux pour une légère embarcation. D’ailleurs, j’appris avec plaisir, d’un jeune et intelligent pêcheur du poste où nous étions, M. Samuel Gaumond, que la pêche avait été bonne à la Tabatière, et que le besoin de secours ne s’y faisait pas sentir. Je ne laissai que la quantité nécessaire pour deux familles pauvres de la Baie Plate. Un brouillard épais, qui était survenu, nous obligea à une re-