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LES PÊCHEURS DU LABRADOR

Si le poisson est en abondance, ils chargeront leur barge en trois ou quatre heures. J’ai souvent vu deux hommes prendre plus de 3,000 poissons par jour. Un autre moyen pour prendre le poisson plus en grand est avec des seines de 500 à 600 pieds de long, et d’une hauteur variant suivant la profondeur de l’eau où l’on veut s’en servir. Dans un des établissements dont j’ai eu la direction durant 18 ans, au Labrador, on se servait d’une seine de 80 pieds, et d’une autre de 43 pieds de haut, l’eau étant plus profonde dans une baie que dans l’autre. La barge à seine est généralement montée par six hommes. Une seine peut quelquefois prendre 500 quintaux de morues dans une journée. »

On faisait aussi la pêche à la baleine sur une grande échelle autrefois dans le golfe St-Laurent et sur la côte du Labrador.

Probablement les Normands et les Scandinaves furent les premiers qui exploitèrent cette industrie. Ces hardis marins, qui découvrirent l’Islande et le Groenland à une époque reculée, pêchaient dans nos eaux dès le neuvième siècle. Au quinzième, les Basques y employaient cinquante à soixante navires.

Le capitaine Fraser, de la Nouvelle-Écosse, qui a passé les trente-six dernières années à faire la pêche à la baleine, soit dans l’Atlantique, soit dans le Pacifique, dit que des années, pas moins de 200 navires se livrent à cette industrie.