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EN RACONTANT

navires en société pour la pêche au Labrador. C’est pourtant ce que font les Américains qui en retirent de bons bénéfices. Vous voyez des centaines de Yankees qui font la pêche tout le long de la côte, mais cherchez en un seul qui consente à y demeurer.

Je suis heureux de voir que monsieur Saint-Cyr, ancien député, et conservateur du musée de l’Instruction Publique, dans un rapport qu’il vient de publier d’une exploration faite par lui sur la côte nord et dans le bas du fleuve en 1885, abonde dans les idées que j’émettais ainsi il y a plusieurs années. Il constate avec regret l’état précaire dans lequel se trouvent nos pêcheurs canadiens comparés aux étrangers. Ces derniers sont pourvus de meilleurs vaisseaux, et des appareils de pêche des plus perfectionnés.

« On paraît ignorer, dit-il, les avantages que l’on pourrait retirer de l’association des individus pour atteindre un but commun, en mettant à la disposition de la société de plus forts capitaux. L’exploitation de nos pêcheries, tant maritime que fluviale, semble être laissée à l’initiative privée. »

Un peu plus loin, en parlant de la pêche au marsouin, il ajoute : « Je ne saurais cependant passer outre sans exprimer le regret que les forces vives de la nation canadienne s’épuisent ainsi en vains efforts isolés, donnant des résultats à peine appréci-